En savoir plus sur les Traités en examinant des œuvres d’art et des artéfacts et en s’appuyant sur la pensée historique.
Vue d’ensemble
En analysant les artéfacts et les œuvres d’art, les élèves auront l’occasion de mettre en pratique leurs compétences en matière de pensée historique et de réfléchir à leur rôle de partenaires des traités.
Concept
L’examen des artéfacts du passé et de l’art contemporain peut nous aider à comprendre les relations qui découlent des traités conclus entre les Peuples autochtones et la Couronne ainsi que leur pertinence actuelle.
Durée
160 minutes. Chaque activité peut être présentée comme une leçon autonome de 40 à 60 minutes ou faire partie d’une suite ordonnée d’expériences d’apprentissage. Il est préférable de présenter les activités dans l’ordre où elles apparaissent.
Niveaux scolaires
De la 7e à la 12e année, ou de la 1re à la 5e année du secondaire, et cégep
Domaines d’apprentissage
Études sociales
- Gouvernance et droits
- Relations entre la Couronne et les Nations autochtones
- Évolution des relations avec les Peuples/Nations autochtones au fil du temps
- Droits politiques et légaux des Peuples autochtones
- Éducation sur les traités et réconciliation
Histoire
- Expansion après la Confédération
- Économie des Peuples autochtones
- Traite des fourrures et relations colons / Peuples autochtones
- Perspectives historiques sur le colonialisme et les gouvernements coloniaux
- Causes et conséquences des Traités
- Continuité et changement dans les relations fondées sur les Traités
Objectifs d’apprentissage
Les élèves seront appelés à :
- examiner les relations entre les Peuples autochtones et les Européens à l’époque de la traite des fourrures;
- examiner l’importance des cadeaux dans les échanges diplomatiques et les symboles associés aux relations fondées sur les traités;
- découvrir l’histoire de l’annuité de 5 $ découlant des Traités;
- comparer les célébrations historiques et modernes des Traités;
- établir des liens entre les certificats des Métis et les Traités numérotés, en analysant les objectifs du gouvernement canadien et les conséquences pour les Peuples autochtones;
- examiner les idées fausses et les stéréotypes associés aux avantages découlant des Traités conclus avec les Premières Nations.
Matériel
Fournitures scolaires et technologies nécessaires
- Tableau blanc et marqueurs
- Cahiers des élèves
- Ordinateurs ou tablettes connectés à Internet (pour les élèves)
- Ordinateur muni d’un projecteur et de haut-parleurs ou tableau blanc interactif avec système audio
- Minuterie
Feuilles de travail
- « Symboles de la diplomatie » (deux cartes, recto verso)
- « Examinons des artéfacts » (une copie par élève)
- Tableau de Frank Shebageget intitulé Free Ride (une affiche par classe, imprimée ou partagée numériquement)
- « Corrigé – Examinons des artéfacts » (une copie pour l’enseignant)
Ressources en ligne
Musée de la Banque du Canada :
Commission des relations découlant des Traités du Manitoba :
Autres :
- « Comprendre les traités avec les peuples autochtones dans l’Ouest » (Radio-Canada)
- « Paiement des annuités découlant de traités » (Services aux Autochtones Canada)
Activité 1 : Relations fondées sur les échanges
Les élèves examinent les relations entre les Autochtones et les Européens à l’époque de la traite des fourrures en se concentrant sur l’utilisation des jetons de traite par la Compagnie de la Baie d’Hudson.
Durée
20 minutes
1.1 Discussion préliminaire
Dessinez le diagramme de Venn suivant sur le tableau blanc :
Expliquez que les relations entre les Autochtones et les Européens étaient fondées sur le commerce. Si la traite des fourrures n’explique pas à elle seule l’intérêt des Européens pour le territoire, cette activité a néanmoins rapproché les deux cultures. Le commerce des fourrures n’aurait pu exister sans les trappeurs et les guides autochtones. En échange des fourrures apportées et des services rendus en tant que guides et gardiens ou gardiennes du savoir, les Autochtones recevaient des marchandises de la part des Européens. Les deux groupes s’échangeaient et s’offraient les objets qu’ils voulaient ou dont ils avaient besoin, ce qui consolidait leurs relations.
Posez les questions suivantes aux élèves : Qu’est-ce que les Autochtones offraient dans le cadre de ces échanges? Qu’est-ce que les Européens offraient en retour?
Inscrivez dans les anneaux extérieurs du diagramme de Venn les réponses suggérées par la classe.
Ensuite, écrivez les conséquences de ces échanges dans la partie où les cercles se chevauchent. Exemples de réponses :
- acquisition de nouvelles technologies (par exemple, canots, raquettes, armes à feu, vêtements manufacturés);
- obtention d’objets symboliques et de jetons;
- développement des échanges culturels (religion, coutumes, style, etc.).
Pour en savoir plus, lisez l’article du blogue du Musée intitulé « L’économie de la traite des fourrures ».
1.2 Activité de réflexion
À l’aide d’un projecteur ou d’un tableau blanc interactif, montrez les images ci-dessous d’un jeton valant un demi-plue. Ne révélez pas tout de suite de quoi il s’agit. Expliquez qu’il s’agit des images d’un artéfact de la collection du Musée. Ce jeton est une source primaire, c’est-à-dire une trace du passé.
Laissez les élèves examiner l’artéfact. Affichez clairement les deux faces du jeton. Posez les questions suivantes aux élèves :
- Selon vous, de quoi s’agit-il?
- Qui aurait fabriqué cet objet? Pourquoi?
- Dans le cadre des relations commerciales entre les peuples autochtones et la Compagnie de la Baie d’Hudson, comment cet objet aurait-il été utilisé? Pourquoi?
Expliquez que, dans les années 1820, la Compagnie de la Baie d’Hudson était devenue l’une des plus puissantes sociétés commerciales d’Amérique du Nord. La plupart des fourrures échangées aux postes de la Compagnie de la Baie d’Hudson étaient fournies par les Autochtones qui pratiquaient le trappage. Ces fourrures étaient ensuite échangées contre des marchandises. Lorsqu’un trappeur autochtone présentait les fourrures dans un poste de traite, l’employé déposait sur le comptoir des jetons représentant la valeur de ces fourrures. La valeur de base d’un jeton était une peau de castor, c’est pourquoi on l’appelait « made beaver », ou « plue » en français. L’employé retirait alors des jetons au fur et à mesure que le trappeur sélectionnait les marchandises qu’il souhaitait acheter; les jetons étaient utilisés comme une calculatrice manuelle.
1.3 Discussion
Posez les questions suivantes à vos élèves :
- Quelles sont les dimensions éthiques de l’utilisation des jetons dans le cadre de la relation fondée sur la traite des fourrures?
- La valeur des fourrures et des jetons est-elle clairement comprise ou communiquée?
- Qui fixe la valeur de la fourrure et des marchandises échangées?
- Chaque culture valorise-t-elle les mêmes choses?
- Qui profite le plus de cet échange? De quelle manière?
Activité 2 : Diplomatie, cadeaux et symboles
Les élèves examinent les symboles associés aux relations fondées sur les traités et l’importance des cadeaux dans les échanges diplomatiques.
Durée
40 minutes
2.1 Activité en cercle et discussion préliminaire
Demandez aux élèves de choisir dans leur étui à crayons, leur sac à dos ou leur cartable un objet qu’ils se sentiraient à l’aise de donner en guise de symbole d’amitié. Précisez que l’objet sera rendu après l’activité.
Invitez les élèves à s’asseoir en cercle. Demandez à un élève d’offrir son objet à son voisin. Une fois que le deuxième élève a reçu son cadeau, il doit se tourner de l’autre côté et offrir soit l’objet qui lui appartient, soit celui qu’il vient de recevoir. Continuez jusqu’à ce que tous les élèves aient reçu un cadeau.
Réunissez la classe pour une discussion en groupe. Posez les questions suivantes aux élèves :
- Quel objet avez-vous offert? Pourquoi?
- En quoi l’objet que vous avez reçu pourrait-il être perçu comme un souvenir et un symbole d’amitié?
Expliquez que la remise ou les échanges de cadeaux font partie des protocoles de longue date associés à de nombreuses relations diplomatiques.
Avant la Confédération, la remise de cadeaux entre les peuples autochtones et leurs partenaires autochtones et européens était fondée sur la réciprocité et faisait partie des protocoles de longue date associés à l’établissement de relations. Ces cadeaux matériels sont souvent devenus les symboles de relations durables entre le donateur et le bénéficiaire.
L’établissement de relations solides était essentiel au bien-être économique des communautés autochtones, qui comptaient sur le soutien de leurs voisins dans les moments difficiles.
Aujourd’hui, la remise de cadeaux reste un protocole important pour l’établissement de relations entre Autochtones et non-Autochtones.
Demandez aux élèves de rendre leurs cadeaux à leurs propriétaires initiaux.
2.2 Activité interactive
Collez les deux cartes d’artéfacts qui se trouvent sur la feuille de travail « Symboles de la diplomatie » à un endroit où les élèves peuvent facilement les voir et y accéder.
Invitez les élèves à regarder les images. Demandez-leur d’appliquer la stratégie « voir, penser, s’interroger » :
- Voir – Les élèves observent attentivement et décrivent ce qu’ils voient dans chaque image.
- Penser – Les élèves interprètent ce qu’ils ont observé.
- S’interroger – Les élèves posent des questions sur ce qu’ils ont observé et interprété.
La prise de notes est recommandée. Demandez ensuite aux élèves de retourner à leur place.
Posez les questions suivantes :
- Que sont ces artéfacts?
- Les avez-vous déjà vus? Si oui, où?
- Selon vous, que symbolisent-ils?
- En quoi les symboles sont-ils des souvenirs importants des relations?
- Avez-vous des questions à leur sujet?
Partagez les informations figurant au verso des cartes, oralement ou numériquement, pour répondre aux questions des élèves sur les artéfacts.
Activité 3 : Cinq piasses, cinq piasses, cinq piasses
Les élèves explorent l’histoire de l’annuité de 5 $ découlant des Traités, comparent les commémorations historiques et modernes du Traité et appliquent leurs compétences en recherche à l’étude de la monnaie canadienne des années 1870.
Durée
40 minutes
3.1 Discussion préliminaire
Passez aux élèves le segment audio suivant : « Comprendre les traités avec les peuples autochtones dans l’Ouest » [11 minutes].
Expliquez que onze Traités numérotés ont été signés entre les Premières Nations et la Couronne (le gouvernement canadien) entre 1871 et 1911. Ces Traités prévoient notamment le versement d’annuités. Les Indiens inscrits – ou Indiens des traités – aux termes de la Loi sur les Indiens ont droit à un versement annuel de 5 $ de la part du gouvernement fédéral. (Les citoyens visés par le Traité no 9 reçoivent 4 $.) De nombreuses Premières Nations considèrent ce petit versement comme un rappel de la relation établie par le Traité.
Les bénéficiaires admissibles à une annuité auraient pu se permettre beaucoup plus de choses avec cet argent à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle qu’aujourd’hui. Par exemple, 5 $ en 1914 vaudraient environ 133 $ en 2024. L’augmentation des prix au fil du temps s’appelle l’inflation. En raison de l’inflation, les annuités versées, qui auraient pu aider les Autochtones à payer leurs dépenses, sont aujourd’hui essentiellement symboliques.
3.2 Activité interactive
Répartissez les élèves en équipes de deux. Donnez à chaque équipe une copie de la feuille de travail « Examinons des artéfacts ».
Expliquez que le gouvernement canadien a émis ses premiers billets de banque en 1870. Pour les Traités numérotés de 1 à 10, le gouvernement de l’époque aurait utilisé des billets de 1 et de 2 dollars (également appelés petites coupures) comme ceux-ci pour verser les annuités découlant des Traités. Les premiers billets de 5 $ n’ont été émis qu’en 1912.
Dites aux élèves qu’ils s’appuieront sur leur compréhension des artéfacts et sur la manière de poser de bonnes questions pour en savoir plus sur ces objets. Demandez aux équipes de remplir la feuille de travail.
Lorsque les élèves ont terminé, réunissez-les et demandez-leur de discuter de leurs réponses avec l’ensemble de la classe. Reportez-vous au corrigé si nécessaire.
3.3 Discussion
Posez les questions suivantes à vos élèves :
- Selon vous, comment célébrait-on le Jour anniversaire du traité il y a 150 ans? Qu’est-ce qui a changé? Qu’est-ce qui est resté inchangé?
- Les fonctionnaires du gouvernement avaient l’habitude de se rendre dans les communautés des Premières Nations pour verser les annuités prévues par les Traités. Les membres du Traité se réunissaient dans les bureaux du conseil de bande ou dans d’autres lieux de rassemblement pour recevoir leurs versements. Souvent, on profitait de l’occasion pour recenser la population, et des médecins voyageaient parfois avec les fonctionnaires pour vacciner les gens ou leur fournir d’autres services médicaux.
- Plus récemment, certaines Premières Nations organisent des festivals ou des célébrations pour marquer le Jour anniversaire du traité. Aujourd’hui, la plupart des annuités sont versées électroniquement ou au moyen de chèques envoyés par la poste.
Activité 4 : Les deux côtés d’une même médaille
Les élèves établissent des liens entre les certificats des Métis et les Traités numérotés, en analysant les objectifs du gouvernement canadien et les conséquences pour les peuples autochtones.
Durée
40 minutes
4.1 Discussion préliminaire
Écrivez ce qui suit sur le tableau blanc :
- « L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt »
- « Il pleut à boire debout »
- « Tous les trente-six du mois »
Posez la question suivante aux élèves : Qu’est-ce que ces expressions ont en commun? [Réponse : Ce sont toutes des expressions idiomatiques.]
Expliquez qu’une expression idiomatique est une expression qui utilise souvent une image non littérale pour transmettre une idée (par exemple, « clair comme de l’eau de vaisselle »).
Ajoutez une expression idiomatique à la liste :
- « Les deux côtés d’une même médaille »
Expliquez que cette expression idiomatique fait référence à deux parties distinctes d’une même chose.
Divisez le tableau blanc en deux sections. Inscrivez les titres « Certificats des Métis » en haut d’une section et « Traités numérotés » en haut de l’autre.
Demandez aux élèves de recopier les colonnes et les titres dans leurs cahiers ou sur leur appareil.
4.2 Activité interactive
Expliquez aux élèves qu’ils vont faire deux petites activités de recherche libre. Dites-leur qu’ils disposeront d’un délai précis pour faire des recherches sur chacun des deux sujets mentionnés à l’activité 4.1. Ils auront le droit de consulter des moteurs de recherche sur leurs ordinateurs ou tablettes, leurs notes de cours, un manuel, etc. Vous pouvez également leur proposer de consulter les sources suivantes :
- Bibliothèque et Archives Canada
- Atlas des peuples autochtones du Canada (Canadian Geographic)
- L’Encyclopédie canadienne
- Nous sommes tous liés par les Traités (Commission des relations découlant des Traités du Manitoba)
Demandez-leur de prendre des notes concises sur chaque sujet. Rappelez-leur de répondre aux cinq questions essentielles (Qui? Quoi? Quand? Où? Pourquoi?)
Dites-leur de ne pas se préoccuper de l’orthographe ou de la grammaire. Ils doivent se concentrer sur les idées importantes.
Réglez la minuterie (entre trois et cinq minutes). Commencer le sujet 1 : Certificats des Métis.
Lorsque le temps sera écoulé et que les élèves auront terminé leurs recherches, invitez-les à faire part aux autres de ce qu’ils ont appris. Inscrivez leurs idées dans la première section du tableau blanc. Complétez les réponses au besoin. Partagez ensuite l’image suivante, le certificat des Métis, avec un projecteur ou un tableau blanc interactif.
Réglez à nouveau la minuterie et demandez aux élèves de répéter l’activité avec le sujet 2 : Traités numérotés.
Lorsque les élèves auront terminé leurs recherches, invitez-les à faire part aux autres de ce qu’ils ont appris. Inscrivez leurs idées dans la deuxième section du tableau blanc. Complétez les réponses au besoin. Partagez ensuite l’image du Traité suivante.
Réunissez la classe pour une discussion. Laissez les deux sujets et les listes d’idées au tableau afin que les élèves puissent les consulter et les compléter, si nécessaire.
Récapitulez les points suivants pour faciliter la compréhension :
Certificats des Métis.
- À partir de 1870, le gouvernement canadien a délivré des certificats aux Métis vivant dans l’Ouest.
- Ces certificats, appelés certificats des Métis, étaient utilisés à la place de l’argent et pouvaient être échangés contre des terres ou de l’argent. En contrepartie, les Métis renonçaient à leurs titres ancestraux, définis dans la Proclamation royale de 1763 comme les droits exclusifs des peuples autochtones sur toutes les terres qui n’ont pas été cédées ou vendues.
- Dans la Loi sur le Manitoba de 1870 et la Loi des terres fédérales de 1872, le gouvernement canadien avait promis d’octroyer des terres aux Métis, mais le processus de délivrance de certificats était complexe et désorganisé. La Cour suprême du Canada a statué en 2013 que ce processus ne remplissait pas les promesses de la Loi sur le Manitoba.
Traités numérotés
- Les Traités numérotés sont 11 traités conclus entre la Couronne (le gouvernement du Canada) et les Premières Nations. Ils ont été signés entre 1871 et 1921 et couvrent une vaste zone du Canada, du nord de l’Ontario aux montagnes Rocheuses.
- Après la Confédération, le gouvernement canadien a voulu étendre le pays vers l’ouest. Pour ce faire, le gouvernement devait avoir accès aux terres autochtones. Les Traités numérotés donnaient un tel accès; en échange, le gouvernement a promis que les Premières Nations recevraient certains droits et avantages, notamment des réserves et le versement d’annuités.
- Les Premières Nations et le gouvernement n’ont pas eu la même interprétation du sens des Traités. Les Premières Nations pensaient que les Traités constituaient un accord visant à partager les terres, tandis que le gouvernement pensait qu’il s’agissait d’un accord par lequel les Premières Nations cédaient leurs terres.
Posez les questions suivantes aux élèves :
- Quelles sont les similitudes entre les certificats des Métis et les Traités numérotés?
- En quoi sont-ils « les deux côtés d’une même médaille »?
- Les certificats des Métis et les Traités numérotés ont été un moyen pour le gouvernement canadien d’expulser les peuples autochtones de leurs terres. En procédant à l’extinction du titre ancestral, le gouvernement pouvait utiliser les terres pour la colonisation et pour des activités économiques telles que l’exploitation minière et forestière.
4.3 Discussion
Lisez la page « Qui tire parti des traités? » à haute voix à vos élèves ou demandez-leur de la lire sur leurs appareils.
Demandez aux élèves de réfléchir à ce qu’ils ont appris. Discutez ensuite en groupe ou demandez aux élèves de rédiger un billet dans leur cahier de notes ou sur leur appareil.
Activité 5 : Free Ride
Les élèves examinent les idées fausses et les stéréotypes associés aux avantages découlant des Traités conclus avec les Premières Nations en s’appuyant sur l’œuvre d’art intitulée Free Ride de Frank Shebageget.
Durée
20 minutes
5.1 Discussion préliminaire
Collez une copie imprimée de l’affiche « Free Ride par Frank Shebageget », montrant une image de son œuvre d’art intitulée Free Ride, ou partagez-la avec les élèves sous forme numérique.
Donnez aux élèves quelques minutes pour observer l’œuvre d’art. Ensuite, orientez la discussion en leur posant les questions suivantes :
- Que remarquez-vous?
- Pouvez-vous décrire les caractéristiques artistiques, telles que la ligne, la forme, la couleur, la composition, les matériaux et le sujet?
Montrez à nouveau l’œuvre d’art et rappelez aux élèves qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse quand il s’agit d’interpréter une œuvre. Posez des questions dirigées, par exemple :
- Quel état d’esprit ou sentiment l’œuvre d’art évoque-t-elle?
- À quoi cette œuvre d’art vous fait-elle penser? Pourquoi?
- Quel lien pouvez-vous établir entre cette œuvre d’art et un aspect de votre propre vie?
5.2 Activité de réflexion
Concentrez-vous sur le titre de l’œuvre, Free Ride. Posez les questions suivantes aux élèves :
- Que signifie l’expression « free ride »?
- A-t-elle une connotation positive, neutre ou négative?
- Cette expression a généralement une connotation négative. Elle évoque l’idée du passager clandestin, de quelqu’un qui bénéficie d’une occasion ou qui obtient un avantage sans avoir fait quoi que ce soit pour le mériter.
Expliquez que Free Ride est une œuvre d’art de Frank Shebageget. Shebageget est un artiste ojibway anishinaabe originaire du Nord-Ouest de l’Ontario (territoire du Traité no 3). Free Ride est un cadre présentant cinquante billets de 5 $, un pour chacune des cinquante années où une annuité prévue par le Traité a été versée à l’artiste.
Aux termes du Traité no 3, le Canada s’est engagé à verser aux Ojibways diverses indemnités monétaires, dont un versement unique de 12 $ par famille de cinq personnes et un versement annuel de 5 $ par personne, en échange de l’utilisation de leurs terres. De nombreux aspects du Traité no 3 demeurent controversés, notamment en ce qui concerne les incohérences entre les modalités verbales et écrites du Traité.
Posez les questions suivantes aux élèves :
- Selon vous, quel message l’artiste essaie-t-il de communiquer?
- Il tente de dissiper les mythes et les stéréotypes sur les Premières Nations, notamment l’idée erronée selon laquelle les Autochtones bénéficient d’un traitement de faveur de la part du gouvernement en raison des avantages que leur procurent les Traités.
- En montrant un billet de 5 $ pour chaque année de sa vie, Shebageget illustre la relation permanente qu’il entretient avec le gouvernement par l’intermédiaire du Traité no 3.
Vous pouvez lire une entrevue avec Shebageget sur son œuvre d’art dans l’article du blogue du Musée de la Banque du Canada intitulé « Traités, argent et art ».
5.3 Discussion
Posez les questions suivantes aux élèves :
- Comment l’œuvre Free Ride vous aide-t-elle à comprendre les relations fondées sur les Traités?
- Comment l’art et les artéfacts peuvent-ils nous aider à mieux comprendre les perspectives historiques?
- Quelles actions pouvez-vous entreprendre pour mieux comprendre les relations fondées sur les Traités et votre rôle en tant que personne liée par un traité?
Activités supplémentaires
- Dessinez ou créez numériquement une infographie qui résume et compare les certificats des Métis et les traités numérotés. En quoi sont-ils « les deux côtés d’une même médaille »?
- Créez une œuvre d’art inspirée de ce que vous avez appris sur les traités et la phrase « nous sommes tous liés par les traités ».
- Examinez les billets de banque en vous appuyant sur la pensée historique et servez-vous des plans de leçon du Musée « Le visage changeant de notre argent » et « Une personnalité canadienne sur un billet ».
- Apprenez-en plus sur les objets qui ont déjà été utilisés comme argent avec le plan de leçons du Musée « L’argent : hier, aujourd’hui et demain ».
À propos de l’autrice
Connie Wyatt Anderson est Responsable de l’enseignement sur les traités à la Commission des relations découlant des Traités du Manitoba et éducatrice de longue date à The Pas, au Manitoba. Elle a participé à la création de ressources pédagogiques et de programmes d’enseignement aux niveaux provincial, national et international. Elle a également contribué à la conception de nombreux manuels, guides destinés aux enseignants et ouvrages scolaires. Elle est coautrice du manuel d’histoire canadienne de 11e année utilisé dans les écoles du Manitoba et a écrit pour The Globe and Mail, la Société Histoire Canada, Canadian Geographic et L’Encyclopédie canadienne.
Elle a été la conceptrice du matériel pédagogique de l’Initiative d’éducation sur les Traités du Manitoba et continue de former les enseignants et les responsables d’établissement scolaire de la province. Elle a reçu plusieurs prix, dont le prix du Gouverneur général pour l’excellence en enseignement de l’histoire canadienne (2014) et le Prix de la Fédération des Métis du Manitoba en tant que chef de file exceptionnelle en éducation (2017).
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