Mieux vaut prévenir que guérir
La quasi-totalité de l’exposition (exception faite des artéfacts), prête à être installée au Musée canadien de l’histoire.
Dans le monde muséal circulent des histoires à faire dresser les cheveux sur la tête. Imaginez, par exemple, une exposition pensée intelligemment et fabriquée avec soin, mais dont le concepteur aurait oublié une certaine étape, d’apparence anodine. Mesurer la hauteur du plafond d’un monte-charge, par exemple… Résultat : impossible d’y faire entrer un panneau essentiel, qui passait pourtant sans problème par la porte principale du musée. De tels désastres ont de quoi faire grisonner avant leur temps les planificateurs, concepteurs et installateurs d’expositions. Pour les aider à conserver la crinière de leur jeunesse, les manufacturiers doivent s’assurer de calculer méticuleusement, et deux fois plutôt qu’une, les dimensions des salles réservées à l’exposition, sans oublier les entrées, couloirs et ascenseurs par lesquels ses composantes devront passer. On s’évite ainsi de bien mauvaises surprises.
N’empêche que même après de nombreuses années d’expérience dans le milieu, il y aura toujours des imprévus, des petits pépins, quoi! C’est d’ailleurs un des aspects qui rend ce travail si stimulant. Pour y exceller, il est crucial de savoir résoudre des problèmes avec créativité et, plus concrètement, d’avoir à sa disposition toute une panoplie de colles, de rubans adhésifs et de couteaux bien affûtés lors de l’installation. Quand nous avons procédé au montage de notre récente exposition temporaire SOUvenons-nous, au Musée canadien de l’histoire, nous avons eu quelques surprises, mais heureusement, rien de trop catastrophique.
Les constituants de l’exposition ont fait une première escale à l’atelier du Musée, où l’installateur a pris quelques dernières mesures pour s’assurer que tout entrerait bien dans les présentoirs. Les huit modules devaient être insérés dans les vitrines avant que l’on puisse les fixer les uns aux autres. Or, les mécanismes d’assemblage se trouvaient à l’arrière de ceux-ci, et les vitrines ne s’ouvraient que du devant… Inutile de préciser que, durant cette étape, nous avons été témoins de quelques contorsions et autres manœuvres acrobatiques, de moult grognements, voire d’expressions plutôt colorées.
Premier petit pépin : maintenant que l’assemblage est enfin terminé, comment faire glisser les modules vers l’avant pour qu’ils épousent parfaitement le châssis de la vitrine?
Solution : utilisons des ventouses!
Les textes de l’exposition, imprimés sur de minces panneaux de mousse, sont encadrés d’une bordure décorative de quelques pouces. Il n’a pas été trop difficile de maintenir ces panneaux en place avec du ruban double face.
Deuxième petit pépin : les panneaux sont trop grands.
Solution : taillons un peu les bordures, qui avaient été exagérées à dessein.
Il nous fallait ensuite placer les accessoires, y compris des rouleaux de sous noirs illustrant l’inflation de 1912 à 2012. Pour cette dernière année, pas moins de 120 rouleaux, empilés en pyramide, étaient requis.
Troisième petit pépin : les monticules de sous noirs refusent de rester en place.
Solution : collons-les avec du ruban double face et de la colle chaude.
Puis, il a fallu s’attaquer aux luminaires. Inévitablement, l’ajustement de rails d’éclairage déplace beaucoup de poussière. Et pour chaque ombre éliminée, un éclat indésirable apparaît ailleurs. Pas moyen, semble-t-il, de les ajuster parfaitement. On aurait pu passer le reste de la journée à se brûler les doigts sur les lampes halogènes, sans succès.
Quatrième petit pépin : l’éclairage est inégal.
Solution : ajoutons un panneau diffuseur.
Cinquième petit pépin : on aperçoit le fond de la vitrine entre le panneau diffuseur et le panneau de l’exposition.
Solution : collons une bande de plastique pour boucher le trou (il nous a fallu un bon moment avant d’y penser!)
Un peu de colle et de ruban : voilà tout ce qu’il faut pour maintenir en place 12 599 sous noirs.
L’éclairage est bien ajusté? Les panneaux correctement fixés? Les accessoires en place? Bon. Notre conservatrice, aidée par son homologue du Musée canadien de l’histoire, a enfin pu insérer les artéfacts. Cette opération, au final, n’a pris que très peu de temps. Les pièces de monnaie sont mises en valeur dans des plaquettes en acrylique percées de trous. Toutefois, la circonférence des orifices était supérieure d’un millimètre à celle des sous. Il a donc fallu maintenir ces derniers en place avec un peu de cire spéciale : une solution qui a fonctionné à merveille.
Fini, les petits pépins!
Le chariot de préparation : de tout pour nettoyer et essuyer, des outils, des câbles, du fil de pêche et des adhésifs de tout acabit.
Passez faire un tour au Musée canadien de l’histoire pour jeter un coup d’œil à SOUvenons-nous, en bas des escaliers, tout près de la Collection de timbres du Canada. L’exposition est ouverte jusqu'au 26 juin 2015.
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