La science de répondre : « Oui, en quelque sorte »

L’une des esquisses soumises par Emanuel Hahn à l’occasion d’un concours de création de pièces de monnaie canadiennes tenu en 1936. (NCC 1963.59.15.25)
Pendant toute mon enfance, et longtemps après, j’ai cru que la noble bête qui orne le revers de nos vingt-cinq cents était un orignal. Manifestement, je n’étais pas un collectionneur très observateur. Je ne sais pas quel âge j’avais lorsque, examinant la pièce de plus près, j’ai constaté qu’il s’agissait, en fait, d’un caribou. Je m’étonne qu’Emanuel Hahn, le concepteur de notre trente sous (ainsi que de notre dix cents et de notre ancien dollar d’argent), n’ait pas choisi l’orignal, plus populaire. Peut-être parce que le caribou, en 1937, était l’ongulé vedette et que l’orignal n’est devenu une icône que récemment. Quoi qu’il en soit, le roi des t-shirts souvenirs canadiens, à notre époque, c’est l’orignal : quand avez-vous vu, pour la dernière fois, le dessin d’un caribou en uniforme de la Gendarmerie royale du Canada?
Quel est le lien, me direz-vous, avec un blogue des Fêtes? Eh bien, des recherches sur l’ADN réalisées par des biologistes ont révélé que le caribou nord-américain et le renne européen, bien qu’ils aient toujours été considérés comme des animaux différents, appartiennent en réalité à la même espèce. Ce sont des cousins séparés par la hausse du niveau de la mer dans le détroit de Béring, qui est survenue après la dernière glaciation. Au cours de leur longue séparation, ils ont évolué bien différemment.
Ni l’une ni l’autre variante de l’espèce ne sont actuellement connues pour leur aptitude à voler. La tradition orale qui se rattache aux célébrations de la fête de Yule en Occident rapporte pourtant le contraire et fait mention d’un gros bonhomme (ou un elfe, les sources divergent) qui transporte avec lui un grand sac de jouets dans un traîneau volant tiré par huit rennes. Ou s’agit-il de caribous? Dans un communiqué de presse de la revue Physiological and Biochemical Zoology, Perry Barboza (Ph. D.), de l’Université de l’Alaska, affirme que les jeunes caribous sont mieux adaptés que les rennes pour accomplir cet exploit annuel.
« Les jeunes qui connaissent leur premier hiver ont le rapport puissance-masse le plus élevé, car leurs pattes sont proportionnellement plus longues que celles des adultes et leur corps, plus mince… Il y a donc tout lieu de croire que les “huit petits rennes” qu’on aurait aperçus sont en fait de jeunes caribous. » [traduction libre]
Alors la prochaine fois que vous prendrez une poignée de vingt-cinq cents pour les glisser dans la fente d’un parcomètre ou d’une laveuse, il se peut bien que vous interrompiez votre geste pour penser aux animaux qui ont peut-être vraiment tiré ce traîneau volant : huit jeunes caribous nord-américains.
Le Blogue du Musée
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