Dans la peau d’un découvreur de trésors!
Fin avril 2015, la Collection nationale de monnaies a finalement réussi à mettre la main sur un cob d’or espagnol, fameuse pièce de monnaie qu’on trouve dans les légendes et histoires de pirates et dans leurs trésors cachés! Bien qu’elles ne soient pas rares, ces pièces également connues sous le nom de doublons d’or ne sont pas si faciles à trouver. Notre longue quête de cette pièce d’or emblématique de l’histoire hispano-américaine a parfois pris les allures d’une véritable chasse au trésor.
Le principal défi consistait à trouver un cob en bon état, montrant le plus possible d’éléments d’origine. Mises à part les pièces modèles (les « réaux ») destinées aux représentants officiels, la plupart des cobs étaient frappés de manière fruste. Souvent, une partie de leurs gravures était absente de l’une ou l’autre des faces. Pourquoi la frappe était-elle si grossière? Réponse : pour une question de rapidité.
La frappe permettait d’essayer les pièces (connaître le titre du métal et en évaluer la valeur) afin que le roi d’Espagne puisse – rapidement – percevoir la taxe. Celle-ci, baptisée quinto (le cinquième), équivalait au pourcentage prélevé par le roi sur chaque lingot. En principe, tous les minerais et trésors souterrains appartenaient au roi, quel que soit le propriétaire du terrain où avait lieu la découverte. Toutefois, comme le roi ne pouvait s’occuper de l’extraction des métaux précieux en Amérique latine, il autorisait les colons à l’effectuer de leur propre chef, à condition que ceux-ci déclarent leurs concessions auprès du gouverneur et des fonctionnaires du Trésor et s’engagent à apporter leurs lingots à la fonderie royale du pays (casa de fundición) pour qu’ils soient essayés et soumis à la taxe. Tout l’or et l’argent d’Amérique destinés à l’exportation devaient passer par les hôtels de la Monnaie, situés notamment à Mexico, à Lima ou à Potosi, où l’on procédait à l’essai de la monnaie et au prélèvement de la taxe avant l’expédition vers l’Espagne.
À leur arrivée à Séville, les pièces étaient pesées de nouveau avant de trouver propriétaires : les évaluateurs vérifiaient que la frappe et le prélèvement de la taxe avaient été effectués en bonne et due forme. De toute évidence, le but premier de la frappe des cobs n’était pas de fabriquer des pièces d’échange, mais de faire en sorte que le roi ramasse son butin! Après leur passage à Séville, les cobs prenaient divers chemins : ils étaient soit fondus et refrappés pour donner de nouvelles pièces d’échange, soit mis en réserve, soit déposés en lieu sûr après transformation en lingots.
La pièce dont il est ici question – le célèbre cob d’or mexicain de 8 escudos (avec bouclier en relief) – est un modèle simple. Issue du découpage de l’extrémité (ou cabo, mot espagnol signifiant « bout », d’où provient l’appellation « cob ») d’un long lingot raffiné, la pièce vierge était ensuite taillée au poids requis : 27 grammes. Si le monnayeur retirait trop de métal, il en faisait une pièce de moindre valeur ou ajoutait éventuellement un peu d’or fondu.
Après l’approbation de la qualité et du poids par l’essayeur, la pièce était frappée à la main à l’aide de deux coins. Dans ce cas-ci, le coin de trousseau représente le bouclier royal espagnol. La mention « Mo » (pour Mexique) et la lettre « J » (pour José Eustaquio de León y Losa, nom de l’essayeur) se trouvent à gauche du bouclier. La valeur en chiffres romains (VIII) est située à sa droite. La légende, en grande partie manquante sur cette pièce, devrait se lire comme suit : PHILIPPVS V DEI G (« Philippe V par la grâce de Dieu »). À cette légende s’ajoute toujours une date. Sur la pièce de notre collection, l’année 1714 est clairement visible. Au revers, l’image représente une croix à quatre branches accompagnée de quatre fleurs de lys en forme de couronnes et de la légende HISPANIARVM ET INDIARVM REX (« Roi d’Espagne et d’Inde »).
Le cob mexicain de 8 escudos est un bel ajout à la Collection nationale de monnaies, un autre élément nous permettant de mieux comprendre dans quelle mesure les pièces étrangères ont eu cours légal dans les colonies d’Amérique du Nord.
Le Blogue du Musée
Billets de l’armée – Financement de la guerre de 1812
Par : David Bergeron et Graham Iddon
En 1812, l’Amérique du Nord britannique ne compte aucune banque, et la perspective d’une guerre rend difficile l’accès à la monnaie. Le gouvernement du Bas-Canada prend alors la décision d’émettre des « billets de l’armée » ayant cours légal pour payer les troupes et acheter le matériel et les fournitures nécessaires.
Entre tradition et technologie
Par : Graham Iddon
Les maquettes proposées marquent un virage à cent quatre-vingts degrés dans la philosophie qui animait l’impression de produits fiduciaires à l’époque. Étant donné que les photocopieuses parvenaient facilement à reproduire les couleurs et les motifs de la série alors en circulation, la série qui la suivrait devait être audacieuse par sa simplicité.
Enseigner l’économie verte
Par : Adam Young
Qu’il s’agisse d’éoliennes, de panneaux solaires ou de voitures électriques, les signes d’une économie verte sont omniprésents. Consultez nos ressources pour savoir comment enseigner l’économie verte.
Parlez d’argent avec vos enfants
Par : Heather Montgomery
Enseignez à vos enfants d’importantes compétences financières et aidez-les à planifier leur avenir grâce aux ressources gratuites du Musée de la Banque du Canada et d’autres organismes.
Enseigner l'inflation durant la pandémie de COVID-19
Par : Heather Montgomery
La COVID-19 a eu un effet sans précédent sur l’économie : fermeture d’entreprises, ralentissement de la demande et ruptures d’approvisionnement. Tandis qu’on parle beaucoup de l’inflation et des problèmes d’approvisionnement dans l’actualité et la culture populaire, le moment est bien choisi pour expliquer ce concept économique clé à vos élèves du secondaire.