Le commerce international, à la mode d’autrefois
Pièce de 1 satamana du royaume de Gandhara, vers 500 av. J.-C. (NCC2014.39.1)
Les objets décrits ci-dessous, derniers venus dans la Collection nationale de monnaies, proviennent de contrées lointaines et datent de 1 500 à 2 500 ans. Ce n’est peut-être pas évident à première vue, mais ils répondaient à des préoccupations qui sont toujours d’actualité. La mondialisation, par exemple, ne date pas d’hier : le commerce international existait dans l’Antiquité. Et même à cette époque, on se souciait de la contrefaçon!
Pièces poinçonnées, royaume de Gandhara, vers le Ve siècle av. J.-C.
Pièce de 1/4 de shana du royaume de Gandhara, vers le Ve siècle av. J.-C. (NCC2014.39.4)
L’étendue des connaissances sur l’Afghanistan de bien des gens se limite à ce qu’ils entendent aux bulletins de nouvelles. Pourtant, l’histoire de ce pays est très riche, voire étonnante. Durant le millénaire ayant précédé notre ère, un royaume indien du nom de Gandhara s’étendait sur la région qui forme aujourd’hui la partie septentrionale de l’Afghanistan et du Pakistan. Situé à la frontière de l’Asie et du Moyen-Orient, le Gandhara était un carrefour culturel et commercial sans pareil. On sait aujourd’hui que les marchands de cette région faisaient des échanges avec Babylone et que leurs voyages dans l’Ouest pouvaient les mener aussi loin qu’en Égypte et en Grèce.
Ces pièces d’argent témoignent de l’activité commerciale et de la richesse du royaume. Leur poids était fondé sur un étalon indien, le satamana, qui présentait des similitudes avec le shekel babylonien. Les petites marques que l’on voit sur la pièce oblongue sont le fait de banquiers ou de marchands, et ont probablement servi à tester la qualité du métal.
Poids-étalons en verre, Empire byzantin, vers les VIe et VIIe siècles apr. J.-C.
L’Empire byzantin, portion orientale de l’Empire romain, a survécu plus d’un millénaire à son pendant occidental, envahi par les barbares. Les éparques, c’est-à-dire les gouverneurs de grandes villes comme Constantinople (aujourd’hui Istanbul, en Turquie) étaient presque aussi importants que l’empereur lui-même. L’une de leurs responsabilités consistait à émettre des unités pondérales officielles, dont les marchands se servaient pour vérifier les pièces de monnaie : une mesure avant-gardiste contre la contrefaçon.
Poids de solidus de l’Empire byzantin, émis par Droserios vers le VIe siècle apr. J.-C. (NCC2014.33.1)
Certains de ces poids étaient faits en verre. Pour les fabriquer, on versait la substance en fusion sur une surface plane, puis on la frappait avant qu’elle n’ait le temps de refroidir. On utilisait le même matériau pour confectionner des bijoux et de délicates bouteilles de parfum. Ainsi, on trouvait des poids de différentes couleurs. Ils portent tous le monogramme ou le nom, en lettres grecques, de leur émetteur.
Le Blogue du Musée
Enseigner les maths avec l'argent
Par : Jonathan Jerome
Qu’il s’agisse de faire de la monnaie ou de dresser un budget, travailler avec de l’argent est une excellente façon pour les élèves de s’exercer aux mathématiques.
L’entretien de vos pièces
Par : Graham Iddon
Collectionner des pièces peut être amusant et fascinant. Mais il y a certaines choses à savoir pour protéger votre collection et la garder en bon état. Parce que les pièces ne sont pas aussi résistantes que ce que vous pensez.
La sécurité, ADN des billets de banque
Par : Graham Iddon
L’impression de produits fiduciaires est l’art d’aller au-devant des menaces de contrefaçon et d’y réagir. La contrefaçon est celui de prévoir les nouveaux éléments de sécurité des billets de banque et de les contourner. Ce jeu du chat et de la souris a une incidence sur chaque aspect des billets de banque.
Enseigner l’art avec la monnaie
Par : Adam Young
De la conception au produit final, les billets de banque et les pièces de monnaie peuvent servir à explorer et à enseigner l’art, y compris les techniques et procédés artistiques.
Nouvelles acquisitions de 2022
Par : David Bergeron et Krista Broeckx
Nous voilà au début d’une nouvelle année, le moment idéal pour se remémorer certains objets notables que le Musée a ajoutés à la Collection nationale de monnaies en 2022. Chaque objet a quelque chose d’unique à raconter sur l’histoire monétaire et économique du Canada.
L’argent : une histoire de confiance
Par : Graham Iddon
Les dollars et les cents que nous utilisons tous les jours n’auraient pas de valeur sans notre confiance. Qu’il s’agisse d’or ou de bits sur un disque dur, une monnaie viable repose sur la confiance du public.
L’invasion de Winnipeg
Par : David Bergeron
Des arrestations et des fouilles étaient faites au hasard dans la rue. Des passants étaient arrêtés puis emprisonnés dans un camp d’internement. Le mark allemand a même remplacé le dollar canadien et formé la monnaie de propagande de l’opération « Si un jour... ».
Des billets de banque inspirants
Par : Krista Broeckx
Les images sur la série de billets de la Banque du Canada de 1935 représentent la riche histoire industrielle du pays.
Billets de l’armée – Financement de la guerre de 1812
Par : David Bergeron et Graham Iddon
En 1812, l’Amérique du Nord britannique ne compte aucune banque, et la perspective d’une guerre rend difficile l’accès à la monnaie. Le gouvernement du Bas-Canada prend alors la décision d’émettre des « billets de l’armée » ayant cours légal pour payer les troupes et acheter le matériel et les fournitures nécessaires.