Externalités… C’est le mot qu’emploient les économistes pour désigner les coûts cachés associés à un produit donné. Imaginons qu’une usine au Canada fabrique quelque chose qui est très en demande. La qualité de ce produit fait l’unanimité. Mais sa fabrication et son utilisation engendrent des coûts pour tous, et pas seulement pour les personnes qui le consomment. Supposons que la fabrication et l’emploi du produit polluent l’air. Les conséquences de cette pollution sont une nuisance pour tout le monde, et pas seulement pour les utilisateurs du produit. Nous sommes ici devant un exemple typique. Notre fabricant de pneus ne s’en rend peut-être pas compte, mais son activité dégrade l’environnement. En l’occurrence, la qualité de l’air. Il ne paie pas le prix de cette dégradation, ni, d’ailleurs, les utilisateurs de son produit. L’air pollué présente des risques pour la santé – et il a un coût – pour toute personne qui le respire. C’est là l’externalité dans notre exemple. Et ici, elle est négative. La pollution constitue un coût supplémentaire associé à la fabrication du produit, mais qui n’est pas pris en compte dans le prix payé par le consommateur. Sur le plan économique, cela veut dire que certains des coûts de production et d’utilisation des pneus sont assumés non pas par l’entreprise et les consommateurs, mais par toute la société. Si la production de pneus et leur utilisation entraînent des rejets de polluants dans l’air et s’il est dans l’intérêt de la société de corriger le tir, divers moyens d’action publics peuvent être mobilisés. Les pouvoirs publics peuvent contribuer à faire diminuer les coûts des externalités négatives… ce qui peut aussi s’accompagner d’externalités. Comme nous le savons tous, réduire la pollution n’est pas gratuit. Le prix des biens générateurs de pollution augmenterait certes, mais les coûts pour la société, eux, baisseraient. En utilisant les moyens d’action à leur disposition, les pouvoirs publics peuvent contribuer à ce que le prix intègre le coût de l’externalité négative et devienne ainsi plus représentatif du coût réel de production. Un tel ajustement conduit à un nouvel équilibre entre l’offre et de la demande, et encourage les comportements moins polluants, comme le recyclage et la fabrication de produits propres. La quantité de biens ou de services produite est alors optimale, ou équitable, pour toute la société.