Un acte de commémoration collective
L’ombre des visiteurs est projetée sur l’écran à l’entrée, au milieu des troupes. Je suis celui qui agite les bras.
L’un de mes dadas en histoire? L’implication du Canada dans la Première Guerre mondiale. Rien donc de surprenant à mon engouement pour Vimy – Au-delà de la bataille. Comme j’avais bien l’intention d’aller voir cette grande exposition mise sur pied l’été dernier au Musée canadien de la guerre (MCG), j’étais moins porté que d’habitude à me renseigner sur son contenu. Je m’attendais à une exposition historique bien ficelée et des plus classiques. Le choc! Elle ne portait pas du tout sur la bataille de la crête de Vimy, mais plutôt sur l’acte de commémorer. Comment (et pourquoi) célébrons-nous la mémoire des victimes de conflit et que représente Vimy pour nous, les Canadiens? Eh bien, j’aurais dû le savoir.
On descend d’abord le long d’un sombre couloir dont l’un des murs projette des images de soldats partant au combat. Si on s’arrête un instant devant l’écran, on peut y voir sa propre ombre en superposition. D’où l’illusion de faire partie des troupes. À droite, dans la salle d’exposition, on tombe nez à nez avec un grand mur rétroéclairé. Chaque tuile blanche qui le compose symbolise l’un des 3 598 Canadiens tombés au champ d’honneur sur la crête de Vimy. Là encore, le visiteur peut se voir à l’écran. Il prend la pose et hop! Les tuiles réfléchissent sa silhouette. C’est d’ailleurs le concept central de l’exposition : l’acte de commémorer n’est pas une démarche à sens unique. Nous sommes tous les acteurs de l’histoire en marche.
Cette exposition est mémorable. Non seulement elle met en lumière quelques-uns des mécanismes secrets qui sous-tendent notre identité canadienne, mais explique aussi les différentes façons dont nous commémorons les événements importants, sur le plan individuel et national. Vimy est ici appréhendée non pas comme une bataille, mais comme un lieu de commémoration et un symbole. Le champ de bataille de Vimy, c’est là où les Canadiens ont fait coexister de nombreux monuments commémoratifs, et même différentes conceptions de la nation. C’est donc tout naturellement que le MCG a choisi la commémoration de Vimy comme point de départ pour se pencher sur le travail de mémoire.
Pour la plupart d’entre nous, c’est avec un cénotaphe en pierre qu’on commémore le sacrifice des soldats. On en retrouve sur toutes les places publiques, de Sydney en Nouvelle-Écosse à Sidney en Colombie-Britannique. Cette exposition nous fait comprendre qu’il y a autant de types de commémoration que de personnes qui les célèbrent. Des choses retrouvées sur les champs de bataille, des souvenirs publiés à titre privé, une bouteille de champagne, des vitraux, voire de l’argent sont tous présentés comme des exemples d’objets qui permettent d’entretenir la mémoire collective. Pour certains, l’acte de commémorer n’a rien d’abstrait. Il y avait parmi les visiteurs un gars costaud dont le crâne chauve était tatoué de coquelicots et du fameux « N’oublions jamais » (en anglais). À lui seul un mémorial, il montrait que l’acte de commémorer peut être vraiment très personnel. Tout au long de l’exposition, on pouvait créer son propre monument commémoratif pour se relier à son passé.
Vous voulez commémorer la mémoire d’un événement en ajoutant votre touche personnelle? Vous pouvez le faire au bureau d’immatriculation.
Vous avez jusqu’au 11 novembre inclus pour aller voir cette exposition marquante. Dépêchez-vous! L’expérience est fascinante et enrichissante, surtout pour ceux qui s’intéressent à l’identité et l’histoire canadiennes.
Pour en savoir encore plus sur le sujet et lire un excellent résumé de la bataille elle-même, procurez-vous le livre exceptionnel de Tim Cook, historien du musée : Vimy: The Battle and the Legend. Je ne crois pas qu’il existe de version française pour le moment.
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